La pratique
2. Conseils pour une évaluation
2.1 Points de force
2.1.1 La perspective de l’organisation
Pour l’organisation, prendre en compte et traiter la demande des familles quant à l’avenir et au bien-être de leurs enfants a permis d’asseoir leur place et leur légitimité dans le quartier, ainsi qu’élargir leur action.
2.1.2 La perspective d’Interculture Map
A partir des points mis en évidence par les partenaires du projet Interculture map, on peut dire que plusieurs points sont présents dans les actions et les projets promus par Eclat de Rire : il s’agit d’une action en ce qu’elle inclut les autres, favorise la reconnaissance et la coexistence entre individus d’origines différentes ; elle tend à construire une société qui respecte la diversité culturelle comme ressource ; à contrecarrer les inégalités sociales ; à faciliter les processus de socialisation ; résultats à moyen et long termes (cela reste à vérifier).
Le projet d’Eclat de Rire peut être considéré comme une bonne pratique aux deux niveaux indiqués par les partenaires :
- au niveau interne, on retrouve un souci de connaissance de la situation où l’action se déroule, par la prise en compte des familles du quartier, de leurs demandes et de leurs représentations, grâce à la collaboration des différents partenaires et de leur ancrage dans le terrain; la réalisation d’un rapport d’auto-évaluation sur l’action (rapport d’activités annuel), l’utilisation d’un personnel qualifié et formé, cela correspond à la collaboration avec le service de pédagogie expérimentale de l’Université de Liège ; de la documentation interne sur les activités ;
- au niveau externe, on retrouve le souci d’impliquer les communautés d’immigrants dans la préparation ou la réalisation des actions ; le recours à des institutions ou des individus experts pendant le projet ; des éléments de changement de la situation, en ce que le projet vise à rapprocher les familles de l’école à travers des rencontres et des activités pratiques.
2.2 Points critiques
Paradoxalement, le point critique du projet est que voulant aborder les représentations sociales de l’école, ce sont, avant tout, des méthodes et des outils scolaires qui sont utilisés. Il y a un risque, non négligeable que les familles ne comprennent que ce qui leur est proposé est une nouvelle manière de se conformer à une norme qui ne tient pas vraiment compte de leur réalité. Ainsi, dans l’activité qui présente l’importance d’avoir un cartable rangé et son matériel en ordre, il n’est pas vraiment tenu compte d’une part, de la réalité économique des familles qui ne peuvent peut-être pas acheter le matériel demandé, et d’autre part, du fait que tout continue de passer par la voie écrite et qu’il n’est pas évident que les parents lisent. Même si le constat et le conseil sont bons, on reste là dans une vision très scolaire des rapports famille/école.
L’autre point critique est le « non-suivi » de l’action. Le constat et les actions proposés visent à une amélioration des relations et des représentations sociales croisées entre ces deux acteurs importants. Il reste que l’association n’est pas en contact suivi avec les écoles, mais avec des enseignants. Cela signifie qu’en fonction du départ des enseignants de ces écoles ou de leur manque de disponibilité – notamment dans des actions de quartier organisée hors problématique scolaire – il pourrait ne pas avoir de continuité de l’action.
2.3. Conclusion : ce qui est "exportable" dans le projet
Deux choses sont exportables dans le projet proposé par Eclat de Rire. Premièrement, le travail sur et la mise à plat des représentations sociales des cinq thèmes qui ont été dégagés par l’enquête (école, famille, enseignant, parent, élève). Il est indéniable que nombre de malentendus et incompréhensions proviennent de ces représentations rarement mises à plat. Deuxièmement, partir des besoins et des demandes des familles, c’est sans doute le moyen de les intéresser et de les motiver à collaborer à un projet ou une action.
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